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Mémoires

que tout le monde connoît par le brillant de son esprit et par son enjouement. C’est une dame qui n’a point de plus grand plaisir que quand elle peut obliger quelqu’un, étant la générosité même. Madame de Masparault mourut incontinent après mon mariage et laissa deux filles qui étoient des demoiselles aussi accomplies que j’en ai jamais connu. Je les ai admirées mille fois ; car il y avoit une si parfaite union entre ces deux sœurs, et elles avoient tant de déférence l’une pour l’autre, qu’il ne s’est jamais rien vu de pareil. La manière dont elles se sont comportées, n’ayant point de mère, doit donner de l’émulation à toutes les jeunes demoiselles pour les imiter : l’une a été mariée à M. de Freneau[1], et l’autre à M. Tronson[2]. Elles avoient avec elles trois belles et vertueuses cousines. Je dis avec elles, car elles y étoient fort souvent. Toutes celles que je nomme passoient tous les étés à leurs belles maisons de campagne, et me faisoient la grâce de m’aimer ; si bien qu’il ne se passoit point de jour que nous ne fussions ensemble pour nous divertir agréablement.

Enfin notre procès finit, et les juges ordonnèrent ce qui étoit de raison. Il fallut nous transporter sur les lieux avec des procureurs et des avocats.

    appartenoit, au temps de sa belle jeunesse, à son oncle Philippe, le maître des comptes.

  1. Hélène de Masparault fut mariée à François Portail, seigneur de Fresneau, secrétaire du roi.
  2. Louise de Masparault, épousa Guillaume Tronçon, secrétaire du cabinet.