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La terre s’agite et tremble, l’herbe frissonne, les tentes des Polovtsi se dressent, et, rapide comme une hermine, le prince Igor s’élance à travers les roseaux, comme un plongeur dans les flots ; il monte sur son coursier rapide, il le quitte comme un loup bondissant, fuit vers les bords du Donece et vole comme le faucon dans les ténèbres, quand il saisit les judelles et les cygnes dont il fait sa proie.

Or, pendant qu’Igor s’échappe rapide comme le faucon, Ovlur prend sa course comme le loup trempé par l’humide rosée ; et tous deux excitent encore la rapidité de leurs coursiers !

« Prince Igor, lui cria le Donece, à toi la gloire, à Konçak l’amertume, à la Russie le triomphe ! »

Igor répondit au fleuve :