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chaleur a desséché leurs arcs et l’angoisse a vidé leurs carquois ! »

À minuit, la mer bondit et s’agite en écumant ; des fantômes se glissent dans les vapeurs, et Dieu montre au prince Igor le chemin qui doit le conduire de la terre des Polovtsi vers la Russie où s’élève le trône de ses aïeux[1].

L’éclat du soir s’évanouit, Igor veille, et mesure de la pensée les plaines qui séparent le Don majestueux de l’humble Donece.

À minuit il s’écrie : « Mon cheval ! » Ovlur siffle à travers le fleuve pour donner au prince le signal du départ ; Igor n’était pas là.

  1. L’auteur fait annoncer par des présages l’arrêt du ciel et la délivrance d’Igor, qui, assisté par Ovlur, franchira le Don et reverra son pays.