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« Je volerai, dit-elle, comme l’oiseau sur les bords du Danube, je tremperai ma manche de fourrure dans les eaux de la Kaïala pour laver les blessures qui saignent sur le corps de mon prince ! » Et Iaroslavna, sur la terrasse du château de Putivel, fait dès l’aurore entendre ses cris déchirants.

« Ô vent ! dit-elle, vent bienfaisant ! pourquoi souffles-tu avec tant d’impétuosité ? Pourquoi portes-tu sur tes ailes les flèches cruelles que le Khan décoche sur les guerriers de mon époux ? N’as-tu pas tes monts aériens d’où ton haleine tombe sur les navires et les berce sur les vagues d’azur de la mer ? Pourquoi renverser sur l’herbe toute ma joie et tout mon bonheur ? »