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ont fait entendre leurs sinistres croassements et tout a changé d’aspect dans les villes de Plensho et de Kysan. Je n’enverrai personne sur les bords de la mer Noire ! »

Ses boyards lui répondirent :

« Malheureux prince ! le désespoir a troublé tes esprits. Regarde, ne vois-tu pas ces deux faucons qui s’élancent du trône doré de leur père pour prendre la forteresse de Tmutorakan ou pour boire le Don avec leurs casques ? »

Mais, hélas ! les sabres infidèles ont coupé les ailes des faucons et les faucons ont été chargés de chaînes de fer. Le troisième jour fut ténébreux et sombre, deux colonnes lumineuses s’éteignirent, et avec elles disparurent