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« Jamais nous ne reverrons nos époux et nous perdrons tous nos biens ! »

Kiew était en proie au désespoir et Tchernigow à la terreur ; l’épouvante enveloppa la Russie qui fut accablée de mille calamités. Les princes eux-mêmes se dressaient des embûches ; les païens victorieux se répandaient dans la contrée, imposant à chaque maison le tribut de l’écureuil[1].

Or les deux fils de Sviatoslaw, Igor et Vsevolod, avaient éveillé les calamités que leur père, le puissant prince

  1. Les Polovces, vainqueurs, prélevèrent sur chaque ferme un impôt de la valeur d’une peau d’écureuil, dont deux cents formaient un marc d’argent, d’après la manière de compter des anciens Slaves, qui se servaient de monnaie de peaux.