Page:La Guerre d’Igor.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tels furent ces sanglants conflits de troupes, telles furent ces guerres cruelles, et pourtant rien ne fut pareil au combat qui se livre présentement. De l’aube au soir, du soir à l’aurore, les flèches tirées volent en sifflant, les lames retentissent en mutilant les casques, la rumeur des coups de lances est incessante sur cette partie du pays des Polovtsi. Le sol battu par les pieds des coursiers est abreuvé d’un sang noir et couvert de débris humains pour le malheur de la Russie.

Qu’entends-je ? Quels frémissements, quelles rumeurs ont précédé l’aurore ? Igor qui plaint Vsevolod son frère bien-aimé, groupe ses soldats. Ils combattirent le premier jour, ils combattirent le second ; mais au milieu du troisième tomba l’étendard d’Igor. Les deux