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avec vous sur le champ des Polovtsi, dit-il ; je périrai ou je boirai le Don dans mon casque. »[1]

Ô Boïan, rossignol des vieux âges, que ne peux-tu célébrer la gloire de ces guerriers ! Rossignol voltigeant dans les bois éveillés, montant en esprit dans l’argent des nuages, que ne peux-tu chanter la gloire des temps évanouis, rechercher les traces de Troïan à travers les plaines et les montagnes, afin de célébrer plus dignement Igor issu de son sang divin[2].

  1. Expression hyperbolique passée en proverbe : a lioubou izpiti sielomon Donn, boire le Don, c’est-à-dire régner sur le Don.
  2. Troïan, fondateur de la puissance russe, était un prétendu colon troyen. Les bardes le nomment fils de Veles ou Volos, le Pan des anciens Slaves. Peut-être présidait-il à l’inspiration.