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s’élancer ses pensées à travers les bois, comme le loup fauve au milieu de la plaine, comme l’aigle gris dans l’éther.

Rêvait-il à quelque guerre des temps passés ? Il lançait dix éperviers contre une troupe de cygnes, et le premier qui saisissait une proie entonnait le premier chant de victoire, soit sur Iaroslav le vieux, soit sur Mistislaw le brave, qui renversa Rededia en présence des troupes Kazoskes, soit encore sur le beau Roman Sviatoslavitch.

Boïan, frères, ne lançait pas dix éperviers sur une masse de cygnes, mais ses doigts inspirés touchaient les cordes vivantes, et les cordes d’elles-mêmes célébraient les hauts faits des guerriers.

Chantons donc, frères, et commençons ce récit depuis le temps de Vla-