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les traits poétiques qui caractérisaient anciennement le génie national du peuple russe : une sensibilité naïve ; une profonde vénération pour le côté mystérieux de la nature et surtout une ardeur patriotique que le christianisme n’est pas encore venu modérer. »

À défaut d’autres témoignages, ces fragments littéraires, miraculeusement conservés et parvenus jusqu’à nous, suffiraient à prouver qu’au xiie siècle les Russes étaient moins barbares qu’on ne serait tenté de le supposer. Leur histoire, du reste, abonde à cet égard en faits irrécusables.

Quelques sceptiques n’ont pas craint d’avancer qu’au xiie siècle la Russie était encore beaucoup trop inculte pour que le poème de la guerre d’Igor