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des hommes durs à la misère comme il l’était, y s’en rencontre, mais pas guère non plus… »

Disons tout de suite que si le père Tremblay s’y connaissait en homme, il n’était peut-être pas une autorité des plus compétentes en fait de terres et de cultures, etc.

Il avait passé sa jeunesse à faire du cabotage, comme capitaine de goélette, et avait acquis comme chef d’équipe et meneur d’hommes une habileté incontestable. Aussi était-il à peine arrivé dans les épaisses forêts des Cantons de l’Est, que les compagnies qui en exploitaient alors les bois se hâtaient de s’assurer de ses services comme boss ou foreman dans l’un ou l’autre de leurs chantiers, et surtout pour la drave.

À ces durs métiers le père Tremblay, pourtant du même âge que le père Pinette, avait vieilli et grisonné plus vite que ce dernier. Et il était devenu le type du défricheur qui s’occupe fort peu de la terre mais beaucoup des chantiers. Le père Pinette, lui, était le type du colon qui aime la terre par-dessus tout, et peu les chantiers.