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c’est là une dette qu’il nous sera, je le crains, difficile d’acquitter.

Milady ***, suffoquée par sa colère précédente, regardait tour à tour avec hébétement son mari et sa nièce.

La jeune fille, à ces bienveillantes paroles, sentit se fondre en larmes son courroux passager.

— Ô mon oncle ! dit-elle, vous le pouvez facilement : ne nous séparez pas ! Vous rendrez ainsi à André ce qu’il a fait pour moi et pour vous.

— Chère enfant, c’est difficile. Mais, ne vous désolez pas ; ce que je désire avant tout, c’est votre bonheur.

Anina voyait dans la conduite de son oncle le regret d’une faute passée.

La douleur l’a changé, se disait-elle ; il mérite d’être pardonné… et aimé.

— Allez, mon enfant, dit lord***, voici l’heure de la promenade ; votre femme de chambre vous attend chez vous. Faites-vous bien belle… pour moi… je le désire.

Il baisa sur le front sa nièce qui s’enfuit presque heureuse.

Anina ne put retenir un léger cri de surprise et de joie à la vue de l’élégante toilette qui l’attendait dans sa chambre ; la pauvre enfant n’avait