— Quel serait votre projet ? demanda le magistrat.
— Je m’engagerai dans leur troupe, je gagnerai leur confiance… Dieu fera le reste.
— Mais ce sera long, bien long !… mon Anina peut mourir !…
— Cela n’empêchera pas, madame, les démarches actives de monsieur le commissaire. Seulement, si vous ne réussissez pas, je vous réponds d’une chose c’est que je réussirai, moi, tôt ou tard.
— Mon Dieu ! mon Dieu ! que faire ?
— Croire en lui, madame, dit Belle et Bonne de sa voix caressante ; en lui le bon ange des mères, la providence des enfants. Ah ! il ne ment pas, je vous l’atteste, moi ; et je prends la responsabilité de sa conduite. Il a sauvé mon fils, il retrouvera votre fille.
Devant cette conviction, la pauvre mère eut besoin de croire à son tour.
— Allez donc, dit-elle ; allez. Si vous me la ramenez…
— Mais le reste de sa phrase s’éteignit dans un sanglot ; elle tendit sa main au charlatan, qui, l’ayant réunie à celle de Belle et Bonne, les baisa respectueusement.
— Merci, dit-il, oh ! merci d’avoir cru en moi. Je le jure ici devant tous, je ne rentrerai point seul à