ondres, mademoiselle, et, en ma qualité de maman, je m’oppose à ce que vous suiviez votre séducteur. Après la noce, nous verrons.
— La noce ! dirent ensemble André et Anina.
— Voudriez-vous donc vous marier sans tambours ni trompettes ? Je ne veux pas de cela, moi ; il faut qu’on s’amuse ; la gaîté des amis porte bonheur. Quant à André, s’il a besoin de s’éloigner pour quelques jours, je lui en donne la permission ; il faut bien qu’il s’occupe de la corbeille.
Anina était rouge et confuse ; André la regardait avec inquiétude.
— Pardon, madame, dit-il… mais je ne suis, je ne puis être que le frère d’Anina.
— Que dites-vous ? que dis-tu ? s’écrièrent la jeune fille et Belle et Bonne.
— Je ne puis t’attacher, pauvre enfant ! à ma misérable existence ; ce serait ne pas t’aimer.
— André, ai-je mérité cela ?
— Non, Anina. Ton cœur est grand, ton âme noble ; tu as fui la fortune pour revenir à moi, ton pauvre frère désespéré. Mais ma profession me défend de songer à d’autres joies que celles du dévouement. Souviens-toi, mon amie, du coup terrible qui te frappa lorsque tu découvris…
— Ah ! André ! André ! interrompit la jeune fille,