Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/105

Cette page n’a pas encore été corrigée

chercher.

En effet, à peine sortie de la maison, Belle et Bonne aperçut au détour d’une allée son fils, alors grand garçon de seize ans, faisant tous ses efforts pour ramener avec lui l’étranger qui résistait doucement.

— Eh ! quoi donc, vous nous quittez, André ? Vous résistez aux prières de cet enfant qui vous doit la vie, aux miennes ? Ce n’est pas là ce que vous m’aviez promis.

— Je le sais, madame ; mais je présumais de mon courage ; la vue de ces joies m’est trop douloureuse. Et puis, je ne veux pas, je ne dois pas les troubler par ma tristesse.

— Sais-tu, mère, qu’il partait sans te dire adieu ?

— Est-ce vrai, André ?

— Je me reproche tant déjà d’avoir troublé votre fête.

— Ingrat ! dit Belle et Bonne en lui tendant la main.

— Ah ! madame, la tristesse est contagieuse ; si je restais une heure encore parmi vous, on ne rirait plus, et bientôt on maudirait l’importun.

Le jeune homme avait laissés seuls sa mère et André.

— Laissez-moi m’éloigner, reprit ce d