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TRAGÉDIE.


Dans des groupes épars d’une ivre populace (21),
Jusqu’au palais des rois ont poussé leur audace :
Et perdant le respect qu’ils devaient aux Bourbons,
Ayant cerné leur cour de piques, de canons,
Ils ont tout violé, lois, honneur et décence (22).

D’ORLÉANS.

Qu’importe tout cela, si nous avons la France !

L’ANGLETERRE.

Encore qu’a-t-on fait ?

PUISAYE.

Encore qu’a-t-on faitL’on a pris bien des culs,
Beaux, vieux, grands, petits, on les a tous foutus :
Et le foutre et le vin qu’on versait par rasades,
Enivrait les fouteurs ainsi que leurs menades (23).
Mais comme des moutons, suivant qui les conduit (24),
Fouteuses et fouteurs, tout marche, tout se suit.
Lafayette à leur tête amène la victime,
Et n’a pas craint d’oser se charger d’un tel crime.
Tous viennent en chantant, vive la nation,
Et ne se doutent pas de sa division (25).
Ainsi dans les plaisirs, en se foutant lui-même
Le peuple ivre et cruel porte tout à l’extrême.