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Si on ne veut point — et ce n’est pas la peine de le vouloir, on ne le pourrait — revenir aux mœurs orientales, où pour assurer avec plus de certitude l’institution du mariage on prend la précaution de marier des êtres d’autant plus hors d’état de se discuter l’un l’autre qu’ils ne se sont jamais vus ; si l’on ne veut pas — on ne le pourrait davantage — s’en tenir à la mode de produire, — quel vilain mot ! — de produire, l’âge venu, les jeunes filles afin qu’on les demande sur leur mine et leur dot, il faut énergiquement s’atteler à rapprocher garçons et filles dès l’enfance, selon les conditions naturelles de la vie qui veut que pour bien vivre en commun on soit élevé de même.

La méthode impie de la séparation éducative n’a porté jusqu’ici que trop de fruits. Ne nous disait-on point dernièrement que, un patronage fondé dans un quartier populaire à l’intention des deux sexes, ne compte aucun garçon, ceux-ci ayant formellement refusé de s’y réunir avec ces êtres méprisables que sont les petites filles. Il faut voir là le plus inquiétant des signes ; et pourtant l’opinion est loin d’être convertie à l’idée des institutions mixtes.

Dernièrement quelqu’un, dans une réunion où se discutait un projet de so-