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gorie des difficiles, à moins qu’ils n’appartiennent à la catégorie des disgraciés trop laids, trop pauvres, ou trop fiers pour que les bonnes âmes de leur entourage aient songé à les apparier.

Ces centaines deviendront des mille aussi bien parmi les riches que parmi les pauvres, si l’on ne s’empresse de renouveler la machine sociale pour l’usage de la jeunesse nouvelle. Les riches toujours, cependant, seront moins à plaindre, puisqu’ils ont le loisir de se fréquenter entre eux assez largement pour que leurs enfants se puissent connaître, et choisir.

Les paysans et le peuple, comme aujourd’hui d’ailleurs, ont eux aussi un train de vie assez en commun pour que l’hymen y trouve son compte. Mais il est d’autres jeunes gens moins heureux.

Je viens de lire ces réflexions précisément dans une lettre infiniment touchante d’une mère de famille, lectrice de La Française.

Elle a des fils et des filles qu’elle ne dote point, mais qui sont pourvus de professions distinguées où ils gagnent bien leur vie. Elle s’inquiète de leur avenir. Les propositions de mariage ne leur ont pas manqué. Mais les jeunes filles offertes aux fils étaient inquiétantes. « Elles parlent, dit la mère, des flirts de leurs amies du lycée, de leur désir d’être mariées pour s’émanciper. Elles veulent un mari d’une taille et d’un physique déterminés. D’amour pur, vrai, simple, elles en sont incapables. Elles ont beaucoup de dehors et pas de dedans. »