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Le Bouif errant

Attractions de premier ordre.
Privated-Rooms. — Water-Palaces.
Lavatorys.
Salons réservés pour jeunes filles.
etc., etc.

L’extérieur du Bahr-el-Gazal était aussi prestigieux que sa réclame dans les journaux.

La façade brillait de mille feux, diversement colorés, qui se succédaient toutes les dix secondes et lançaient des projections impérieuses dans les yeux des passants afin de les obliger à s’arrêter devant la porte tournante, gardée à vue par un chasseur minuscule et un portier gigantesque.

Ces deux sentinelles empêchaient les gens mal vêtus de s’introduire dans l’établissement et dévisageaient sans bienveillance les clients qui n’arrivaient point en auto.

C’est pourquoi Bicard, empêtré dans son macfarlane et coiffé du phénoménal gibus du docteur Cagliari, fut accueilli ironiquement.

— Sans blague ! pensa très haut le jeune groom décoratif. D’où sort ce numéro-là ?

— De l’Élysée, ricana le portier géant. Il est ficelé comme une andouille.

— J’allais le dire intérieurement en pensant à vous, riposta Bicard, en toisant le grand ange gardien de bas en haut. Je me faisais la même réflexion à l’aspect de vot’ uniforme et du parapluie sous votre bras. Seulement je gardais mon appréciation, parce que je suis un homme réservé, concentré et poli, comme tous les membres du hige-life.

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