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Le Bouif errant

— Quels sujets ! affirmait-il. Une aristocratie de gâteux et une démocratie de déments… j’aime bien mieux demeurer le Prince des Gigolos et régner sur les poules de luxe. Et puis j’ai horreur des ivrognes.

— Il y en a aussi à Paris.

— Du tout, protesta Ladislas. À Paris, il y a des poivrots. Les poivrots ne sont pas sinistres et ne portent pas des lunettes carrées qui leur donnent l’air de hiboux. Ils sont expansifs et rigolos. Tiens, vois plutôt celui-ci.

Un éclat de rire général saluait en effet l’apparition brusque, dans la grande salle du bar, d’un fêtard enveloppé dans un grand macfarlane et coiffé d’un gibus énorme, qu’il ôta pour saluer la société en ces termes empreints d’une grande distinction :

— Salut, messieurs et dames, et bonjour à vos poules !

Ce poivrot, c’était Bicard.