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Le Bouif errant

— Majesté, cet argent n’est qu’un à-compte destiné à vous procurer quelques satisfactions fort légitimes avant d’abandonner votre apparence actuelle. Mieux vaut passer joyeusement les quelques jours où vous serez encore le nommé Bicard, en attendant de renaître sous la forme de Sémoikalphalzar.

Il remplit une nouvelle coupe de champagne et l’offrit à son convive.

Ce dernier était encore perplexe.

— Finir mon rôle dans cette vie en faisant la nouba me sourit assez, fit-il après quelques instants de réflexion. Seulement…

— Quoi ?

— Vous êtes sûr qu’une fois déguisé en Falzar, Ugénie ne me reconnaîtra plus ?

— Je vous le jure.

— Ceci me décide, déclara le Bouif, en vidant son dixième verre de champagne. Apportez le papier. Je marche !

— J’en étais sûr, Majesté, fit Cagliari avec son petit rire désagréable. Voici le texte de votre engagement. Ce sous-seing privé vous lie à moi intégralement. Naturellement, j’aurai sur vous tous les droits et j’exercerai une surveillance occulte sur vos allées et venues jusqu’au moment où, mes préparatifs étant achevés, nous commencerons l’expérience.

— Vous me préviendrez bien quelques jours avant ?

— Ne vous inquiétez pas de savoir de quelle façon je m’y prendrai. Soyez assuré que vous ne vous apercevrez de rien et que vous n’éprouverez