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Le Bouif errant

hommes en général, et les types de ton genre en particulier. Mais, sans galette ni pognon, il faudrait bien forcément un jour que je te fasse de la peine. Alors non ! J’aime mieux partir.

J’ai heureusement rencontré, dans le métro, un Américain épatant, qui m’offre un emploi dans un studio. Ta femme ne m’a pas envoyé dire que j’étais une poule photogénique, et cela m’a donné des idée. Je pars donc pour les U. S. A., comme toutes les belles gosses pas trop gourdes et qui ont sur elles tout ce qu’il faut pour faire du travail artistique.

Au revoir, Alfred ! Comme c’est ma fête aujourd’hui, je pense que tu pourras encore une fois payer la note de la quinzaine. Je t’embrasse. Si tu veux m’écrire, tu trouveras sûrement mon adresse dans le Bottin des département de l’Amérique ou dans l’annuaire des Cinémas. Adieu ! pense toujours à ta : Kiki.

Cécile coqueluche.

P.-S. — Si tu m’as apporté des fleurs, offre-les à Mme Soupir.

Un gémissement long comme un jour sans impôts fit redresser la tête à Bicard.

— Quel cœur ! murmurait la concierge en levant au ciel un regard languissant qui la faisait ressembler à une brème exhalant son âme à Dieu.

Évidemment, Mme Soupir, en dépit de sa discrétion, avait lu derrière l’épaule d’Alfred.

— Elle vous aimait, ça tombe sous le sens. Je