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Le Bouif errant

Un peu impressionnée par cette énumération, Mlle Kirby s’inclina.

— Voici M. Clairvil, metteur en scène de la grande maison d’édition Rigobert, qui s’est rendu propriétaire de cette île pour y tourner ses plein air.

— Du Cinéma ? fit Bicard… Nous sommes les Robinsons du Cinéma ?

— Ceci explique beaucoup de choses, dit Sava.

— En réalité, ou sommes-nous ? demanda Mitzi.

— Dans l’île du Levant, dans la rade d’Hyères, sur les bords de la Côte d’azur. Si vous aviez contourné l’île, plus au Nord, vous auriez aperçu les Maures, le Lavandou et la côte avec ses villas.

— Mais cette caisse pleine de fusils ?

— Comment ? hurla Clairvil. Vous avez emprunté, sans autorisation, ces accessoires de la Figuratlon ?

— Mais…

— Et ce porte-voix d’assistant, encore ? Ah çà, monsieur Machin…

— Bicard, dit Le Bouif, ancien ministre, ancien bistro, ancien monarque balkanique.

— Je m’en fous ! déclara poliment le Négrier. Je ne connais en vous qu’un malaladroit qui m’a gâché plus de deux cents mètres de pellicule. Savez-vous ce que ça vaut, la pellicule ?

— Je m’en fous, déclara Bicard avec le même accent de dédain. Je suis au-dessus de toutes les pellicules. Je peux payer. J’ai cinq millions en billets de banque.

— Où gouailla Clairvil ?