Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
Le Bouif errant

— Nous sommes des Naufragés, fit Bicard.

— Quoi ? cria le Négrier, brutalement. Naufragés ? Vous ? de quel bateau ?

Sava et Mitzi durent parlementer longtemps avant de convaincre le grossier individu qu’ils étaient tombés du ciel.

— D’un ballon inamovible emporté par une torpédo, compléta le Bouif. L’aérostat est encore là-bas pour prouver que nous ne mentons pas.

Cette fois les Cannibales prirent leurs jambes à leur cou afin de pouvoir se rendre compte.

Le Négrier avait fait signe à deux employés et à un nègre blanc, d’un aspect timide et effaré, qui s’empressa d’accourir à l’ordre.

— Monsieur, dit-il à Bicard. Voici le nommé Mirontin, cinéaste, qui a écrit le scénario de la superproduction Zizi Pampas, ou la Pucelle des Forêts Vierges.

— Dont vous avez gâté le plus bel épisode, continua-t-il. Voici M. Morel, mon assistant ; M. Poitou, opérateur, et voici Mlle Ethel Kirby, notre Star, qui joue le rôle de Zizi Pampas, l’héroiïne de mon super-film.

— Ah çà, demanda Bicard étonné, vous n’êtes donc pas une négresse alimentaire ?

Zizi Pampas haussa ses belles épaules nues.

— Pour qui me prenez-vous, mon bonhomme ? Et de quel pays sortez vous ?

— De Carinthie, fit Bicard. Avant-hier j’étais Roi de cette nation. Voici Ladislas, mon héritier présomptif, et la Princesse Mitzi de Kummelsdorf, Grande-Duchesse.