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Le Bouif errant

de loin, j’ai de suite reconnu une négresse. Une négresse sauvage, rhédibitoire et comestible, que j’ai pourchassée vingt minutes avant de pouvoir lui causer.

— Que lui as-tu dit ?

— Rien. Je n’ai pas eu le temps, parce qu’au tournant de la grande falaise j’ai vu une bande de Carnibales qui se sont associés à ma poursuite, en hurlant un tas de noms d’oiseaux, qui devaient être l’état civil de la Poule.

— La malheureuse, Murmura Mitzi.

— Naturellement, j’ai pas attendu le résultat du Derby. J’ai pris tous les flingues que j’ai pu et je suis venu vous prévenir. Les Sauvages n’ont que des armes blanches, comme tous les nègres. La supériorité de l’armement nous donnera de suite l’avantage. Il n’y aura qu’à se montrer pour cela.

— Sans cartouches, ricana le jeune homme ?

— Personne ne le sait, fit Bicard. C’est ce qui fait notre force morale… La force morale est la Tlactique qui gagne toutes les batailles estratégiques.

— Vous en êtes sûr ? s’enquit la Princesse.

— Sûr comme j’étais sûr de rencontrer sur le sable l’armement providentiel, qui constitue notre sauvegarde. D’ailleurs Mademoiselle n’aura pas besoin de se montrer. Elle restera derrière les rochers et représentera la Réserve.

— J’aurai trop peur.

— Non, expliqua le Bouif : l’opération n’offre aucun danger. Dès que les Carnibales m’aperce-