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Le Bouif errant

— Robinson Crusoé n’a jamais employé le téléphone, et cela ne l’a point empêché d’être un as au point de vue de la question des naufrages et de la meilleure façon de les utiliser. La première chose à faire, avant toute espèce de démarche, c’est de construire un radeau avec des planches et d’aller chercher sur le navire les objets indispensables à la vie.

— Nous sommes arrivés en ballon, monsieur Bicard…

— C’est regrettable, assura le Bouif ; parce que le cas n’est pas prévu. Mais en procédant par analogie identique, on parviendra peut-être au même résultat.

La visite du ballon ne procura aux naufragés que la certitude absolue qu’ils se trouvaient dépourvus de tout.

La nacelle du ballon pouvait cependant servir de couchette, en la bourrant de feuilles sèches et de varechs. Mitzi réclama l’enveloppe, pour réparer ses vêtements en lambeaux.

— C’est une excellente idée, fit Sava. Pendant ce temps, Bicard et moi, nous irons en reconnaissance…

— Et au marché, ajouta le Bouif en jetant sur son épaule sa sacoche de millionnaire. Dressez la table, mademoiselle.

On a vu que leur exploration n’avait donné aucun résultat concluant.

Toutefois, lorsque Sava, suivant à la lettre les recommandations de Bicard, vint retrouver sa cousine. Il témoigna à la jeune fille un intérêt telle-