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Le Bouif errant

apprend que j’ai ramené un pareil fantoche, au lieu du Souverain légitime, je vais sombrer dans un océan de ridicule.

— Pas du tout, assura le Docteur ; tâchez seulement de retrouver le nommé Bicard : ménagez-lui un petit tête-à-tête avec moi et ces messieurs, Je vous jure que le nommé Bicard ne compromettra point Votre Excellence.

— Mais le Secrétaire ? demanda le Grand Chambellan ?

Renseignements pris, le Secrétaire venait de partir, en auto, avec la Princesse de Kummelsdorf.

— Ils vont retrouver l’Imposteur, glapit le petit homme avec rage. Si l’opposition vient à savoir cette histoire ridicule, nous devrons quitter le pays.

— Jamais ! hurla Bossouzof. Faites sonner le boute-selle aux casernes des Skipetars, Nous allons nous mettre à leur poursuite.

Il suait, soufflait, s’épongeait, pris d’une activité fiévreuse. En un instant la Police montée fut avertie. Les Gardes à cheval partirent dans toutes les directions. On tira le canon ; on téléphona à tous les postes de la frontière ; ordre fut donné d’arrêter toutes les automobiles et les voyageurs. En même temps, à la gare de Sélakçastyr, on empêchait l’Orient-Express de continuer sa route. Toute la Diplomatie Européenne en fut bouleversée pendant huit jours.

Dans leur auto, Mitzi Sava et Bicard dévoraient les kilomètres sans retourner la tête.

La frontière n’était plus qu’à dix lieues. Les