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Le Bouif errant

— Oui, Alfred, clama le jeune homme. J’arrive ; cramponne-toi !

— Amène la poule ! termina la voix de Bicard.

Cette fois Mitzi éclata de rire. Elle était amusée et touchée de cette recommandation. Le Roi ne l’avait pas oubliée au milieu des dangers qu’il avait courus.

— Il n’y a pas une minute à perdre. Partons retrouver votre ami.

Sans répondre aux questions des conseillers, ils se précipitèrent dans la cour du palais, s’élancèrent dans l’auto de Mitzi et partirent à toute allure.

Ils n’étaient pas à cinq kilomètres de Selakçastyr lorsqu’ils entendirent un coup de canon.

— Le signal d’alerte de la garnison, fit Mitzi. Que se passe-t-il ?

— Bicard nous renseignera peut-être ; n’arrêtons pas.

Quelques instants plus tard, ils trouvaient, dans la petite auberge, le Roi fugitif, toujours revêtu de son uniforme révolutionnaire.

Bicard les accueillit avec transports.

— Quel filon ! confia-t-il à Sava, en lui montrant la sacoche. Cinq millions que me rapporte mon accident. Tu parles d’un fait divers bien payé. Malheureusement j’ai pas pu régler le bistro. Il n’avait pas de monnaie de mille francs.

Sava s’empressa d’aller payer la dépense pendant que le Roi de Carinthie allait saluer la Princesse.

— Bonjour, monsieur Bicard, dit Mitzi.

— Ah, fit le Bouif, vous savez donc ?

— Tout, monsieur Bicard. Et je sais aussi que