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Le Bouif errant

jugeait sévèrement la conduite des Ministres et du Chef de la Police. On conspuait aussi Bossouzof.

Et quelques figures inquiétantes semaient déjà la panique en colportant de fausses nouvelles : « La Main-Noire guettait une occasion… » Des armes cachées lui permettraient d’intervenir à son heure… » « Kolofaneski était habile », etc. etc.

Tous ces bruits, murmurés de bouche en bouche, accroissaient l’énervement du public.

Le mécontentement général augmentait. On souhaitait un Gouvernement susceptible de Gouverner. Une Main de fer pour tenir les rênes du Char de l’État.

Une foule, qui tient de pareils propos, est bien préparée à accueillir le premier venu, comme un sauveur. Mais le Chef de la Main-Noire attendait encore le moment d’agir.

Kolofaneski avait, en effet, combiné un deuxième coup de théâtre. La nuit prochaine devait avoir lieu l’enlèvement de la Princesse de Kummelsdorf, qui devait disparaître, comme le Roi.

Et ce serait la débandade des énergies, la résistance paralysée, le découragement et la méfiance introduits parmi les défenseurs de l’ordre. Kolofaneski interviendrait alors ouvertement ; il feindrait de s’associer à l’indignation générale, jouerait le rôle du Chevalier sauveur et délivrerait Mitzi, après un combat fictif et une mise en scène photogénique, qui le rendrait sympathique, à la fois, à la jeune Princesse et au Peuple.

Malheureusement, la combine de Kolofaneski était un peu gênée par Sava. Le jeune Prince ne