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Chapitre II

Être ! ou ne pas être !

— Madame Soupir, merci pour les valises et le taxi. Au revoir ! Quand est-ce qu’on se reverra, madame Soupir ? L’Amérique, ça n’est pas dans la banlieue. Enfin, c’est la vie. Une fois là-bas, je vous enverrai des cartes postales. Embrassez Alfred pour moi, madame Soupir. Pauvre coco, ça me manquera bien de ne plus le voir. Expliquez-lui les choses, n’est-ce pas ? S’il m’aime vraiment, comme il le dit, il comprendra ma conduite. N’oubliez pas de lui remettre ces deux lettres. Ça vous évitera des questions. Dites-lui que je penserai toujours à lui chaque fois que je ne serai pas occupée. Donnez-lui aussi cette mèche de mes cheveux. Je l’ai coupée à son intention. Comme c’est ma fête aujourd’hui, je ne veux pas le quitter sans un souvenir. Il y a aussi la note de la quinzaine, sur le guéridon, près du lit. Vous lui remettrez le tout ensemble, madame Soupir. Adieu, madame Soupir. Je quitte Paname et la rue Lepic. C’est une page de ma vie qui recommence. Mais ne vous en

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