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Le Bouif errant

débris a dit : La Mort lente. Me voilà bon comme la laitue.

À ce moment il lui sembla entendre une sonnerie de trompettes, très assourdie et très lointaine.

— Les Skipetars, les trompettes des Skipetars. L’alerte est donnée. On me cherche. Et du moment que l’on s’inquiète, je n’ai plus qu’à attendre que l’on me trouve… On verra bien.

Réconforté par cette idée, il s’enveloppa dans sa couverture, se coucha en chien de fusil sur le lit de camp et ne tarda pas à s’endormir.

Au Palais, le Service de la Garde-Robe avait le premier donné l’alarme.

Le Grand Chambellan, aussitôt prévenu, avait fait savoir au Maréchal du Palais que Sa Majesté avait disparu.

Aussitôt, la garnison fut mise sous les armes ; les brigades de police, mobilisées, commencèrent à fouiller la ville et les environs : Sava, mis au courant, ne pouvait donner aucun détail. Lui-même était fort inquiet. Le sort du Bouif ne lui était pas indifférent. Le jeune homme se reprochait d’avoir entraîné Bicard dans cette aventure. Le jeune prince soupçonnait la Main Noire ; mais il n’osait faire part de ses conjectures à la police officielle. Les polices sont généralement gaffeuses. Sava avait peur de tout compromettre. Il résolut donc de chercher Bicard lui-même.

On avait trouvé, dans la chambre, les vêtements de Sa Majesté. Le Roi avait été enlevé en pyjama. Sava ramassa les gants du Roi et, sans confier son idée à personne, il se rendit chez la Princesse de Kummelsdorf.