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Le Bouif errant

blement le Roi… Vous avez l’air très intelligente, et puis… vous ressemblez à…

— À qui ? Mon cousin ?

— À une femme du monde que j’ai beaucoup appréciée, avant de vous avoir rencontrée… Mais pourquoi m’appelez-vous « Mon cousin » ?

— N’êtes-vous pas le descendant direct du grand-oncle de ma mère ? Le Diadoque de Serajieski, père de votre père, l’ancien Roi ?

— C’est juste, affirma Bicard, avec aplomb. Vous faites très bien de me rappeler le vieux mec de Cirage-exquis… J’avais complètement oublié que je descendais d’un… Viaduc.

Sava ne put s’empêcher de constater que « Le Bouif » commençait à prendre de l’audace.

Flatté par le sourire de Mitzi, Bicard affecta une grande aisance.

— Voilà, fit-il ; dans la coterie, le point capital c’est d’avoir un arbre gynécologique. Ça fait riche… Il y en a qui descendent des croisées… Moi… je préfère les… Viaducs. C’est plus grandiose.

Il exécuta sur lui-même une pirouette tout à fait talon rouge.

Le mouvement arracha à Mitzi un cri de surprise.

— Oh ! Sire…

Elle demeurait le regard fixé sur un objet singulier qui dépassait les pans de la tunique, chamarrée d’or.

Sava suivit le regard de la Princesse et s’empressa.