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Le Bouif errant

Le Jeune Sava eut besoin de toute son imagination pour traduire cette réponse officielle. Néanmoins, le Grand Chambellan fut inflexible.

— Que la Princesse attende le Roi !… Je ne puis qu’autoriser M. le Secrétaire particulier à aller la saluer au Nom de Sa Majesté… Allez ! Jeune homme.

— Ah bon !… Ah bien !… ronchonna Bicard. Est-ce que ça va durer ce manège-là ?… Alors chaque fois que j’ai un filon, c’est mon Commis qui doit aller toucher la Prime ? C’est de l’Anthracite rédhibitoire.

Bicard s’imaginait dire de l’Ostracisme. Heureusement, ni le Maréchal Bossouzof, ni le Grand Chambellan ne comprenait les à-peu-près.

Sava s’était précipité vers le cabinet du grand-duc.

Doucement il souleva la portière et regarda.

La Princesse Mitzi se croyait seule, Elle attendait, sans impatience, et fumait une cigarette, à moitié étendue sur un divan.

Une grande glace reflétait sa pose, un peu libre, peut-être, pour une Princesse. Mais Mitzi avait de fort jolies jambes et ne craignait point les critiques de la Censure.

Sa robe blanche, très échancrée, laissait entrevoir une poitrine parfaite et d’admirables bras nus, sans un bijou pour détruire l’harmonie de leurs lignes.

Sava, retenant son souffle, admira la jeune fille quelque temps. Cette vision le remplissait de joie. Cette petite cousine était adorablement jolie. À ce moment la glace lui renvoya l’image de deux yeux