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Le Bouif errant

manda curieusement Bicard. Est-ce pour se gratter dans le dos, ou pour arrêter les taxis ?…

Sava était en train de lui expliquer à voix basse l’usage de cet insigne royal, quand une discussion au fond de la salle alerta le service de la Garde.

— Que se passe-t-il ? fit Bossouzof.

La ligne des valets s’écarta devant le Grand Chambellan, qui alla se rendre compte, près du Colonel de la Garde, lequel se rendit près de l’Officier de service ; lequel délégua un Adjudant ; qui interrogea une Sentinelle.

Puis la réponse reprit, en sens inverse, le même chemin et parvint enfin à Sa Majesté.

La Princesse Mitzi de Kummelsdorf sollicitait la faveur d’être admise pour présenter à Sa Majesté ses compliments de bienvenue.

Au nom de Mitzi, Bicard devint très rouge puis très pâle. Il enleva son talpack à aigrette, pour se gratter la tête, puis le remit à l’envers sur son crâne.

Une vive émotion semblait l’avoir envahi tout à coup. Il se levait pour aller lui-même au-devant de la Princesse ; lorsque le Grand Chambellan s’interposa.

— La Princesse attendra Sa Majesté dans le cabinet du grand-duc… Sa Majesté ne peut donner audience en ce moment.

— Pourquoi ? fit Bicard avec humeur.

— L’Étiquette ne le permet point, Sire.

— L’Étiquette… Je m’en balance, clama le faux Ladislas. Les Poules de Luxe n’ont rien à faire avec l’Étiquette… Entendez-vous ?… Loin du ciel !