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Le Bouif errant

Kolophaneski ignorait encore la substitution de Bicard au véritable héritier présomptif.

Mais cette ignorance ne pouvait point se prolonger bien longtemps, Car la Société des C. D. E. L. P. possédait à Paris de précieux correspondants, qui furent alertés aussitôt.

Toutefois, cela donna le temps nécessaire à l’escorte pour se rassembler autour de l’auto royale et partir à toute vitesse vers le palais.

Le cortège passa, comme une trombe, devant une élégante amazone en costume de chasse, qui le considéra avec intérêt.

C’était la jeune Princesse Mitzi, laquelle, selon son habitude, se promenait, incognito, dans les rues de la capitale.

La princesse était une jeune fille fort moderne. Les lois du protocole la gênaient fort peu. Elle adorait circuler seule sans autre protection qu’un admirable chien policier qu’elle avait surnommé Flic.

Mitzi et Flic étaient d’ailleurs un objet d’adoration pour les Carinthiens loyalistes, qui voyaient déjà, dans la princesse, la future souveraine du pays.

D’autre part, les affiliés de la Main Noire la considéraient également comme la grande maîtresse de l’Ordre. Car les projets secrets de Kolophaneski n’étaient ignorés de personne.

La Princesse Mitzi de Kummelsdorf était donc en sûreté partout.

Il n’y avait dans le royaume qu’un seul personnage qui était son ennemi intime.

C’était le Grand Chambellan du Palais.