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Le Bouif errant

rivée du prince Ladislas, fut affichée solennellement, une émotion considérable se manifesta dans tous les quartiers de la ville.

Instantanément tous les magasins fermèrent leurs devantures, et toutes les transactions commerciales s’arrêtèrent.

Les écoles renvoyèrent leurs élèves et tous les ateliers cessèrent le travail.

Un étranger, peu au courant des mœurs carinthiennes, se serait cru à la veille d’événements graves.

Mais un observateur eût été bien vite rassuré par l’aspect imprévu que présentaient les rues de la Métropole, quelques heures après l’affichage de la Proclamation royale, par les soins du grand conseil de la Couronne.

Car si tous les magasins et les boutiques s’étaient empressés de fermer leurs portes pour mettre leurs étalages à l’abri des convoitises toujours possibles, les fenêtres des étages supérieurs s’étaient ouvertes, pour se garnir de feuillages, de drapeaux, de lanternes vénitiennes et de tous les tapis, carpettes, tentures et tapisseries susceptibles de décorer une façade.

Ce déballage d’oripeaux de toutes espèces était rendu obligatoire dans les quartiers où devait passer le cortège royal.

C’était une marque de déférence et une tradition fort ancienne, à laquelle les habitants n’auraient eu garde de manquer.

Malheureusement, le résultat immédiat de cette mise en scène était de lancer dans la circulation toutes les puces et autres parasites des maisons. Si