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DIVERSES.

Que les eſprits nitreux d’un ferment prétendu
Faiſoient croître le Nil, quand toute eau ſe renferme,
Et n’oſe outrepaſſer le terme
Que d’inviſibles mains ſur ſes bords ont écrit :
Celle-cy ſeule échappe, & dédaigne ſon lit.
Les Nymphes de ce fleuve errent dans les campagnes
Sous les ſignes brûlans, & pendant pluſieurs jours :
D’où vient, dit un Auteur, qu’il enfle alors ſon cours ?
Le climat eſt ſans pluye ; on n’entend aux montagnes
Bruire en ces lieux aucuns torrens ;
En ces lieux nuls ruiſſeaus courans
N’augmentent le tribut dont s’arroſent les plaines.