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LE COLLECTIVISME

collectiviste de l’évolution humaine, c’est le développement prodigieux et colossal des services publics.

Naturellement, les industriels exploiteurs de larges monopoles, les propriétaires accapareurs de vastes territoires, nient que ce développement des services publics soit du collectivisme. Et dans une certaine mesure ils ne se trompent pas.

Lorsque nous examinerons plus loin comment il importe d’organiser l’administration collective des choses, nous verrons en effet que l’organisation, qui a prévalu jusqu’à ce jour, est loin de répondre à la conception que des hommes, imbus des idées de liberté, d’égalité et de fraternité, peuvent se d’un travail à accomplir en commun.

La collectivité n’a guère eu voix au chapitre et ce n’est pas le régime parlementaire, à corps électoral restreint et à système majoritaire, qui a pu la lui donner.

Les services publics sont régis par le gouvernement et les collèges, de manière à avantager les classes dont les collèges et les gouvernements sont l’émanation.

Toute la machinerie administrative est centralisée au profit d’une oligarchie : les administrés existent surtout pour le plus grand bien et le plus clair bénéfice des administrateurs.

Au principe d’autorité, dont les administrations publiques sont une haute et nette expression, les collectivistes veulent substituer le principe de solidarité. Or, c’est là ce qui terrifie messieurs les