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LE COLLECTIVISME

parente et certaine. Le collectivisme n’a nul désir de revenir aux formes corporatives ou serviles de jadis : lui seul saura concilier le développement des services publics avec leur autonomie la plus large et la plus indépendante.

II

Le collectivisme est un aboutissement : il est le résultat d’une évolution qui se poursuit depuis longtemps et qui s’affirme autour de nous avec une rare énergie. La tendance collectiviste, opposée à la tendance individualiste, domine tout le développement économique contemporain et elle se manifeste, d’une manière indubitable et précise, pour tout homme impartial qui consent à examiner les événements et à les comprendre.

Trois phénomènes bien nets et bien décisifs en témoignent autour de nous avec une force et une persistance qu’il serait puéril de nier : la concentration des grandes industries entre les mains de quelques individualités de moins en moins nombreuses, l’extension de la coopération de consommation et de production, le développement continu et grandissant des services publics.

Le premier de ces phénomènes, qui aboutissent tous à remettre la gestion des biens de ce monde à des collectivités de plus en plus vastes et de plus en plus disciplinées, n’est plus contesté que par des gens intéressés au maintien de l’organisation individualiste.