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LE COLLECTIVISME

et positifs des Colins, des Comte, des Malon.

Avant d’aboutir à ces systèmes, à la fois complexes et harmoniques, il était à prévoir que des projets informes et irréalisables seraient proposés et proclamés, que des essais infructueux et stériles seraient tentés.

C’est ainsi que l’humanité n’a cessé de procéder en toutes matières, physiques et intellectuelles. Il serait parfaitement ridicule de soutenir qu’un individu parle mal une langue parce qu’il a commencé par la baragouiner péniblement. Or, c’est là ce que les contempteurs du collectivisme ont inventé de plus ingénieux pour le discréditer.

Une confusion fréquente et tout particulièrement injuste est faite par eux entre le collectivisme et le communisme. Le communisme a pour règle essentielle de permettre à chaque individu de jouir de toutes choses à sa guise, selon ses besoins et selon ses caprices ; une telle règle est concevable en une contrée d’une étendue et d’une fertilité exceptionnelles, habitée par une population nomade ou pastorale excessivement réduite.

À notre époque de population dense, une seule chose, avec l’air, est encore commune dans le sens absolu de ce mot : c’est la haute mer, où il est libre à tout homme de jeter ses filets à son gré.

Le collectivisme a pour but d’assurer à la collectivité la possession éminente de tous les moyens