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LE COLLECTIVISME

comme du reste l’individualisme qui lui est opposé, s’expliquent, mais ne se définissent pas.

C’est cette explication que nous nous efforcerons de donner du collectivisme, bien persuadés qu’elle ne sera jamais ni complète, ni épuisée. Le collectivisme, en effet, enveloppe la vie sociale toute entière : il est intégral, suivant une expression consacrée, et il est malaisé, pour celui qui a reconnu et senti en quelque sorte la vérité du principe collectiviste, de ne pas relever ou souhaiter son ingérence dans les moindres phénomènes de l’évolution des sociétés de haute culture.

I

Pour mieux caractériser le collectivisme, il est utile de montrer tout d’abord ce qui le différencie des diverses conceptions socialistes avec lesquelles, par ignorance souvent, mais plus souvent par tactique, ses adversaires le confondent pour mieux pouvoir le conspuer et le honnir.

On peut affirmer que les conceptions socialistes ont été les phases de croissance d’une idée qui est arrivée à maturité à une époque relativement récente.

Il a fallu que la graine ait germé, qu’une tige se soit élancée, que des feuilles aient surgi, que des fleurs se soient épanouies : désormais les fruits sont noués et le jour de la récolte est proche.

Ces fleurs, se sont les belles et radieuse utopies des Fourrier, des Saint-Simon, des Cabet ; ces fruits, se sont les systèmes organiques, rationnels