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LE COLLECTIVISME

qui sont obligés d’en devenir les agents. Au point de vue honorifique, ainsi que nous l’avons indiqué déjà, ils ne peuvent qu’y gagner ; au point de vue pécunier, la force d’achat de leurs appointements augmente, car les coopératives et les magasins municipaux ont précisément pour principal résultat de réduire le prix des victuailles et des objets de première utilité à des taux aussi bas que possible.

La première œuvre à poursuivre, à préconiser, à provoquer au besoin, est donc de faciliter l’établissement et l’épanouissement progressif des coopératives libres et des boutiques collectives. Ces dernières, pour des motifs d’hygiène, auraient plus spécialement pour objet l’achat et la vente de produits sujets à des falsifications faciles comme les épices, les drogueries, les boissons ; les coopératives continueraient comme elles le font déjà, à exploiter la boulangerie, la boucherie, la lingerie et la confection.

Après avoir montré comment l’expropriation des petits industriels et des petits négociants peut s’opérer par le développement normal et simplement accéléré des coopératives de consommation et de production, il importe de déterminer comment l’expropriation des grands industriels et des grands négociants peut se réaliser sans provoquer de cataclysmes ou de crises.

On peut imaginer trois procédés qu’il sera loisible d’appliquer séparément ou collectivement : l’expropriation pour cause d’utilité publique, l’im-