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LE COLLECTIVISME

s’organiser d’une manière beaucoup moins onéreuse et les livraisons des marchandises ouvrées se répartir entre les usines, de manière à permettre une réduction énorme des frais de transport et de manutention.

La concentration coopérative, par la suppression des intermédiaires et des revendeurs, par la limitation des bénéfices à un taux infime, par l’achat en gros fait directement au producteur, par la facilité de soumettre les produits achetés à l’examen d’experts compétents, assure aux coopérateurs les avantages d’un bon marché exceptionnel, joints à la certitude d’obtenir des objets d’une qualité supérieure.

Par l’obligation pour les participants de payer comptant, elle supprime encore la lourde charge que la vente à crédit a fait poser jusqu’à ce jour sur presque tous les budgets ouvriers.

Quant à la concentration publique, elle permet aux gouvernements de dégrever les contribuables ou tout au moins met obstacle à l’établissement d’impôts nouveaux. Il est certain que si les chemins de fer belges n’étaient pas exploités au profit de la collectivité, le gouvernement devrait réclamer aux citoyens, sous la forme de contributions directes ou indirectes, les dix millions de profits que cette exploitation lui fait encaisser bon an mal an.

Il est de la dernière évidence que si la collectivité possédait d’autres exploitations lucratives, comme celle des charbonnages, par exemple, ou de la rectification des alcools, il lui serait