collectivisme a précisément pour but de transformer le fonctionnarisme en une hiérarchie coopérative, et d’assurer aux fonctionnaires une part de gestion dans l’œuvre commune à laquelle ils collaboreront.
Déjà, en plein régime capitaliste, les fonctionnaires sentent la nécessité de transformations qui s’imposent. Partout, dans tous les pays, des hommes osent élever la voix en leur faveur et réclament pour eux le droit de délibérer sur leur sort et de critiquer les administrations dont ils ne sont actuellement que les serfs et les valets.
Le collectivisme ne veut pas seulement leur garantir ce droit de délibération et de critique : il veut les émanciper complètement, il veut qu’ils soient les administrateurs réels et directs de leur administration, il veut qu’ils s’immiscent dans la gestion du service dont ils sont les agents actifs et compétents, il veut qu’ils soient intéressés à la prospérité de ce service.
Et cette simple réforme, si aisée à comprendre et si facile à réaliser, doit non seulement dissiper les craintes et les terreurs de ceux qui redoutent que le collectivisme ne transforme le monde en une énorme caserne ou en un bagne énorme, mais encore elle assurera au travail l’estime et le respect auxquels il a droit.
L’honorabilité ne s’attachera plus à l’uniforme, à la casquette ou à l’écharpe, elle sera le privilège de tous les travailleurs et, par conséquent, de tous les hommes. Car le fonctionnarisme tel que