Page:La Fontaine - Le Collectivisme, Tome I, c1901.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
LE COLLECTIVISME

nation qui les a tolérées jusqu’à ce jour, leur fusion avec les caisses d’épargne de chaque pays les constituera rapidement en établissements de crédit au profit des coopératives de consommation et de production surtout. Or, ce que nous pouvons affirmer dès maintenant, c’est que rien ne peut enrayer cette évolution qui réalisera, naturellement, et sans frais pour les peuples, une des plus gigantesques expropriations auxquelles les siècles aient assisté.

Les services publics que nous venons d’énumérer forment, avec les télégraphes, les téléphones, les canaux, les ports, les entrepôts, les marchés, la voirie, les ponts, un formidable et complexe organisme de circulation qui, dans presque toutes les contrées civilisées, se trouve pour la plus large part approprié par la collectivité.

L’organisme de production est celui où l’initiative privée est surtout prépondérante encore à l’heure actuelle. Mais ici déjà de sérieuses expropriations ont lieu sous des formes multiples et embryonnaires.

La production du gaz et de l’électricité, l’adduction de l’eau, la fabrication de l’alcool, des allumettes, du tabac, du sel, de la monnaie, l’exploitation communale des alpages, des bois, des bruyères, des fagnes, des landes, sont autant d’exemples de la possibilité d’une gestion centralisé et publique d’établissements industriels ou agricoles.

La collectivités s’est emparée encore de certains