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LE COLLECTIVISME

directeurs, messieurs les patrons et messieurs les rentiers.

Il est donc logique que tous ils protestent avec énergie et avec unanimité, lorsque des publicistes démontrent que les services publics sont déjà des services collectivistes, sauf à modifier, pour les rendre tels, la manière de les gérer.

Ce qu’il importe de signaler pour le moment, c’est que les services publics ont presque tous été constitués par une expropriation pour cause d’utilité générale, expropriation avec ou sans indemnité.

C’est ainsi que le roulage et le voiturage sont devenus des messageries concédées, puis des compagnies de chemins de fer, pour se transformer enfin en certains pays, comme la Prusse, la Belgique, la Hollande, en administrations nationales.

Le courrier, serviteur personnel le plus souvent, a disparu devant les développements fantastiques de la poste, et voilà que cette dernière exproprie méthodiquement les banques, avec l’aide de la caisse d’épargne, déjà transformée, par la force des circonstances, en établissement de crédit pour la construction de maisons à bon marché et érigée, par l’ouverture de comptes courants, en concurrente des établissements financiers privés.

Le jour prochain où les banques, pourvues du monopole de l’émission des billets à vue, auront été destituées de leur privilège au profit de chaque