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Déja ma main en fondoit la durée
Sur ce bel Art qu’ont les Dieux inventé;
Et ſur le nom de la Divinité
Que dans ce Temple on auroit adorée,
Sur le portail j’aurois ces mots écrits :
Palais Sacré de la Deesse Iris ;
Non celle-là qu’a Junon à ſes gages ;
Car Junon même, & le Maître des Dieux
Serviroient l’autre, & ſeroient glorieux
Du ſeul honneur de porter ſes meſſages.
L’Apotheoſe à la voûte eût paru.
Là, tout l’Olimpe en pompe eût été vû
Plaçant Iris ſous un Dais de lumiere.
Les murs auroient amplement contenu
Toute ſa vie, agreable matiere ;
Mais peu feconde en ces évenemens
Qui des États font les renverſemens.
Au fond du Temple eût été ſon image,
Avec ſes traits, ſon ſoûris, ſes appas,
Son art de plaire & de n’y penſer pas,