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Zoon n’aimant donc rien, ne s’aimant pas lui-même,
Vit Iole endormie, & le voilà frapé ;
Voilà ſon cœur développé.
Amour par ſon ſçavoir ſuprême,
Ne l’eut pas fait amant qu’il en fit un heros
Zoon rend grace au Dieu qui troubloit ſon repos :
Il regarde en tremblant cette jeune merveille.
À la fin Iole s’éveille :
Surpriſe & dans l’étonnement,
Elle veut fuir, mais ſon Amant
L’arrête, & lui tient ce langage :
Rare & charmant objet, pourquoi me fuïez-vous ?
Je ne ſuis plus celui qu’on trouvoit ſi ſauvage :
C’eſt l’effet de vos traits, auſſi puiſſans que doux :