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Il renonce aux citez, s’en va dans les forêts,
Conte aux vents, conte aux bois ſes déplaiſirs ſecrets :
S’imagine en chaſſant diſſiper ſon martyre.
C’étoit pendant ces mois où le chaud qu’on reſpire
Oblige d’implorer l’haleine des Zephirs.
Doux Vents, s’écrioit-il, prétez-moi des ſoupirs,
Venez, legers Demons par qui nos champs fleuriſſent :
Aure, fais-les venir ; je ſçai qu’ils t’obeïſſent ;
Ton emploi dans ces lieux eſt de tout ranimer.
On l’entendit, on crut qu’il venoit de nommer
Quelque objet de ſes vœux autre que ſon Épouſe.