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LIVRE IV.


Et l’on ne voyoit point, comme au ſiecle où nous ſommes,
Tant de ſelles & tant de baſts,
Tant de harnois pour les combats,
Tant de chaiſes, tant de caroſſes ;
Comme auſſi ne voyoit-on pas
Tant de feſtins & tant de nôces.
Or un Cheval eut alors different
Avec un Cerf plein de vîteſſe,
Et ne pouvant l’attraper en courant,
Il eut recours à l’Homme, implora ſon adreſſe.
L’homme luy mit un frein, luy ſauta ſur le dos,
Ne luy donna point de repos
Que le Cerf ne fuſt pris, & n’y laiſſaſt la vie.
Et cela fait, le Cheval remercie
L’Homme ſon bienfaiteur, diſant : Je ſuis à vous,